Avec Talent2Africa, Chams Diagne veut capter les talents de la diaspora africaine
Comment rendre visibles les talents locaux tout en attirant la diaspora ? C’est le défi qu’entend relever Talent2Africa. La plateforme permet en effet de mettre en relation les entreprises qui recrutent en Afrique avec les candidats en recherche.
La particularité de Talent2Africa, c’est que la plateforme repose sur la cooptation. Chaque membre du réseau peut donc recommander un contact ou bien postuler lui-même à une offre d’emploi. Nous avons rencontré Chams Diagne, fondateur de Talent2Africa et ancien Directeur Viadeo Afrique.
L’un des défis majeurs des entreprises en Afrique est de trouver des ressources qualifiées.
LA COOPTATION : UN MODE DE RECRUTEMENT QUALITATIF
La cooptation, c’est ce mode de recrutement qui consiste à recommander un membre de son réseau pour un poste à pourvoir (ami, collègue, ancien camarade…). Pour l’entreprise, la cooptation rend le recrutement plus rapide et moins coûteux. Le candidat bénéficie de son côté d’un gage de sérieux, puisque le “coopteur” met en jeu sa responsabilité. Ce dernier, quant à lui, touche une commission suite à l’embauche.
Vous l’aurez compris, dans ce mode de recrutement, tout le monde y trouve son compte. Si la recommandation est déjà largement pratiquée en Afrique, elle demeure souvent informelle. Le digital permet aujourd’hui d’étendre cette pratique et de toucher davantage de monde.
Chams Diagne a ainsi voulu réunir la puissance du réseautage et l’efficacité de la cooptation sur une seule et même plateforme. Sur Talent2Africa, chaque membre a donc la possibilité de recommander l’un de ses contacts ou de postuler lui-même à une offre d’emploi. Si sa connaissance est embauchée, le “coopteur” peut toucher de 500 à 1 000 euros de prime.
ATTIRER LES TALENTS DE LA DIASPORA ET LES ACCOMPAGNER
On les appelle les “repats” (par opposition aux “expats”). Ces personnes issues de la diaspora qui ont grandi et fait leur études à l’étranger et qui souhaitent (re)venir en Afrique. Ces talents sont en effet de plus en plus nombreux à s’intéresser aux opportunités offertes par le continent. Beaucoup éprouvent aussi un besoin de contribuer au développement de leur pays d’origine.
J’ai toujours eu envie de revenir au Sénégal pour rendre à l’Afrique un peu de ce qu’elle m’a donné.
Le phénomène croissant pose cependant certaines contraintes. En manque de repères, les repats peuvent découvrir un environnement complexe et qui évolue très vite. Chams Diagne a bien conscience de ces problématiques pour les avoir lui-même vécues. Ancien membre fondateur de Viadeo, il a d’abord développé le réseau en France avant d’en devenir le Directeur Afrique.
“76% des jeunes Africains de la diaspora ont la volonté de s’impliquer dans l’essor du continent. Mais parmi ces jeunes, ils sont 70% à rencontrer, ou à avoir rencontré, des difficultés pour accéder aux opportunités en Afrique.”
Avec Talent2Africa, Chams Diagne veut participer à ce “retour des cerveaux”, mais aussi à leur accompagnement une fois sur place. A terme, il souhaite ainsi faire de sa plateforme un acteur incontournable pour qui souhaite venir travailler sur le continent, issu de la diaspora ou non.
RENDRE LE MARCHÉ DU TRAVAIL EN AFRIQUE PLUS LISIBLE
La recherche de talents reste problématique pour beaucoup d’entreprises pour beaucoup d’entreprises installées en Afrique. Or, si le continent connaît une croissance économique rassurante, il doit pouvoir compter sur ses ressources humaines pour appréhender l’avenir sereinement.
De part son expérience du marché, Chams Diagne en a fait le constat : « La pénurie de talents pousse les entreprises à se tourner vers la diaspora. » L’un des objectifs de Talent2Africa est donc de faciliter l’accès aux offres d’emploi et de capter ces talents.
Mais la plateforme veut aussi promouvoir les opportunités auprès des africains eux-mêmes. Le marché du travail en Afrique est parfois complexe. Les candidats doivent tomber sur l’information au bon moment, avoir la bonne personne dans leur réseau… Faute de réseaux professionnels adaptés, beaucoup de candidats qualifiés passent en effet à côté de postes disponibles correspondant à leurs compétences.
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