Rendre le e-commerce accessible au secteur informel, l’une des missions d’AfriMalin
Dans la course du e-commerce en Afrique, Afrimalin a su tirer son épingle du jeu. Très simple d’utilisation, le site d’annonces en ligne propose un nouveau canal de distribution aux PME et petits commerçants. Rencontre avec Mamadou Niane, co-fondateur d’Afrimalin.
Afrimalin, c’est un peu entre Amazon et Leboncoin. N’importe qui souhaitant vendre un produit se rend sur le site afrimalin.com, crée son compte et peut poster son annonce en quelques clics. Il décrit son article, ajoute une photo et son produit est en ligne. Rencontre avec Mamadou Niane, co-fondateur d’Afrimalin.
Le succès dont nous sommes le plus fier, c’est de voir les vendeurs du secteur informel (..) utiliser notre plateforme et générer des revenus.
DIGITALISER LES COMMERÇANTS, FORMELS ET INFORMELS
“Entre 2000 et 2014, soit moins de 15 ans, les abonnements téléphoniques sont passés de 15 millions à plus de 850 millions”. C’est l’élément déclencheur qui amènera Mamadou Niane à créer Afrimalin.
Derrière le site de petites annonces se trouve en effet la volonté de rendre le e-commerce plus accessible aux professionnels. Alors que l’Afrique connaît une révolution technologique, dont l’exemple le plus significatif est l’usage du téléphone mobile, les PME, commerçants et artisans sont encore nombreux à ne pas profiter des retombées du numérique.
“La plupart de ces entreprises ne disposent pas des ressources internes nécessaires pour tirer pleinement profit des opportunités offertes par le numérique. Avec Afrimalin, nous avons voulu déployer une plateforme spécialement conçue pour accélérer les opportunités d’affaires des PME, des commerçants et des artisans, grâce au commerce en ligne.”
Lorsqu’on demande à Mamadou Niane de nous parler du succès dont il est le plus fier, il n’évoque pas sa première levée de fonds (400 000 euros, avec le soutien de trois business angels, ndlr) ni les plus de 1 millions de visiteurs depuis le lancement de la plateforme :
« Le succès dont nous sommes le plus fier, c’est de voir les vendeurs du secteur informel, comme les marchands de Sandaga à Dakar ou Adjamé à Abidjan, utiliser notre plateforme et générer des revenus. Ils sont réellement impliqués, nous font des feedbacks sur le service et n’hésitent à payer pour être plus visibles au vue des retombées sur leurs chiffres d’affaires. »
Afrimalin se positionne ainsi comme une porte d’entrée vers le digital pour les petits artisans, commerçants et PME en Afrique de l’Ouest et les accompagne dans ce bond numérique.
LE POTENTIEL DU E-COMMERCE AFRICAIN EN FAIT UN SECTEUR CLÉ POUR LE CONTINENT
Accès inégal à internet, faible bancarisation, manque d’adressage fiable… Tous ces obstacles ne semblent pas favoriser la logistique, et donc le commerce en ligne. Pourtant, des start-up n’hésitent pas à s’attaquer aux marché du e-commerce et comptent bien dépasser les leaders de la distribution en Afrique.
Quand Jack Ma déclare que “le potentiel du e-commerce est bien plus grand en Afrique”, on voit bien que les obstacles actuels sont loin de décourager les acteurs du commerce en ligne.
D’ici 2025, Internet devrait contribuer à 10% du PIB africain, soit 265 milliards d'euros. Les revenus liés au e-commerce représenteraient 66 milliards d'euros annuels.
Mamadou Niane en est convaincu, les futurs leaders du e-commerce auront réussi à proposer une nouvelle expérience utilisateur, pleinement adaptée aux attentes des Africains. Ces pionniers impulseront les tendances de demain :
“Ces tendances reposent sur trois piliers : une constante évolution technologique pour offrir une meilleure expérience à l’utilisateur, un développement commercial dense grâce à des partenariats et l’introduction régulière d’innovations, qu’elles soient de produits ou de procédés.”
LE CONSEIL DE MAMADOU NIANE A LA JEUNESSE AFRICAINE QUI SOUHAITE ENTREPRENDRE
“L’entrepreneuriat des jeunes comme levier de développement du continent occupe énormément les débats en ce moment. Il ne s’agit pas pour moi de prendre position, mais surtout de rappeler que l’entrepreneuriat est un chemin difficile, parsemés d’embûches qu’on ne relate pas souvent dans les médias. C’est un choix aux conséquences multiples et variables sur notre environnement familial, social et économique.
L’entrepreneuriat est certainement l’une des solutions au développement du continent, j’en suis convaincu. Néanmoins avant de s’y lancer, il faut trouver l’alchimie “parfaite” entre un brin de folie, une bonne dose de lucidité et de savoir-faire, un zest de rigueur et enfin, beaucoup de courage et de témérité ! Le tout combiné avec de la chance, être au bon endroit au bon moment.
Mon conseil à l’endroit des jeunes qui veulent entreprendre est de croire en leurs rêves mais de se donner les moyens de les vivre et d’être patients.”