Paps : première startup africaine de livraison géolocalisée
Paps entend réinventer la livraison rapide en Afrique. Pour cela, la startup a développé une application de livraison géolocalisée qui sollicite les livreurs les plus proches, tout en assurant un suivi en temps réel.
Pour une accessibilité optimale, les commandes peuvent être passées via l’application mobile, mais aussi par téléphone, sms et même Facebook messenger ou WhatsApp. Idem pour le paiement, qui peut se faire en Mobile Money ou en liquide. Après avoir remporté le Orange Innovation Challenge 2016, la startup a des projets plein la tête. Rencontre avec Bamba Lô, CEO et Fondateur du « Uber de la livraison en Afrique de l’Ouest ».
Bamba, tu es le fondateur de Paps, la première application mobile de livraison géolocalisée d’Afrique. Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai fait un parcours d’école de commerce que j’ai terminé à Paris, puis j’ai étudié dans une Université canadienne. Après mes études, j’ai fait mes armes dans une startup à Paris, puis je suis passé par un cabinet de conseil. J’ai monté ma première entreprise en 2013. C’était un centre d’externalisation commerciale qui s’est très vite transformé en centre d’appel dédié aux startups et SSII. On a commencé cette activité en France, puis en Tunisie et enfin au Sénégal.
Avec notre technologie, nous pouvons géolocaliser notre client et gagner en productivité.
Pourquoi avoir créé Paps ?
Tout à commencé l’année dernière. Avec notre centre d’appel, nous avons eu l’opportunité de travailler avec Expresso (opérateur téléphonique appartenant au soudanais Sudatel, ndlr) pour vendre des abonnements téléphoniques. Rapidement, nous nous sommes rendus compte d’un écart important entre le nombre d’abonnements vendus et le nombre d’abonnements effectivement encaissés. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait être plus proche du client et lui livrer la puce jusqu’à chez lui.
Peu après avoir commencé ce système de livraison, nous avons pris connaissance d’autres besoins annexes chez les clients, comme se faire livrer une pizza le dimanche, etc. Nous avons alors ouvert une page Facebook pour rassembler ces demandes et les traiter.
Quelques temps après, Orange nous a contacté pour assurer le backup d’un de leur prestataire interne sur de la prise de commande. Au bout de quelques mois, nous avons obtenu la totalité du deal. C’est à ce moment que nous avons décidé d’innover en développant notre application mobile.
Paps entend réinventer la livraison rapide en Afrique grâce à son application géolocalisée. Quels sont aujourd’hui les enjeux de ce secteur au Sénégal ?
L’enjeu principal aujourd »hui, c’est le timming. Surtout lorsqu’on touche à l’alimentaire. Nous n’avons pas de système à la Deliveroo, avec la livraison d’un plat venant du même quartier. Ici, les principaux restaurateurs se trouvent dans le quartier des affaires tandis que les clients sont plutôt dans les zones résidentielles. Le temps de trajet étant plus long, notre challenge est de livrer en 30 minutes. Au final, toutes les parties sont challengées : les fournisseurs pour la préparation rapide des commandes et nous-mêmes pour leur transport rapide et bien conditionnées.
Ensuite, il y a la question de l’adressage, qui est compliqué au Sénégal. Ici, n’y a pas de système de points relais, nous sommes donc sur une livraison à domicile. Or, il y a peu d’adresses fiables, c’est plutôt des indications du type : ”Après la boulangerie jaune, 1ère à droite, 3ème maison…”. Avec notre technologie, nous pouvons géolocaliser notre client et gagner en productivité. Nos coursiers ont tous un support pour SmartPhone sur leur véhicule, pour les guider en temps réel jusqu’au client.
Le point positif au Sénégal, c’est le Mobile Money (le paiement par mobile) qui permet une fiabilité dans le règlement des commandes. Ce qui facilite ensuite la rémunération de tous les acteurs. Ce système a mieux pris ici que le système bancaire traditionnel comme on peut l’avoir en Occident.
Avec Paps, tu souhaites dynamiser l’emploi en travaillant avec un réseau local de coursiers. Comment s’organise cette gestion en interne ?
C’est en effet l’un de nos défis. Pour favoriser un recrutement de qualité, nous avons passé des partenariats avec de grandes écoles. Cela nous permet par exemple de travailler avec des coursiers parlant plusieurs langues, pour nos clients expatriés. Nous voulons aussi permettre aux étudiants de gagner de l’argent pour financer leurs études.
Vous avez remporté le Orange Innovation Challenge 2016. Qu’est-ce que ça représente pour Paps ?
C’est un encouragement qui donne de la force à tous ceux qui ont travaillé depuis le début sur le projet. Quand on pense qu’on vient d’une page Facebook, c’est très motivant ! Ca nous donne aussi du courage pour se faire une vraie place parmi nos concurrents et attaquer d’autres marchés. Ce qui est très intéressant également, c’est notre partenariat avec Orange, qui facilitera notre déploiement à l’étranger.
Quels sont les projets à venir ?
Nous sommes déjà en train de développer la V2 de notre application, avec de nouveaux modules que je vais tenir secrets pour le moment. La sortie est prévue prochainement. Nous prévoyons aussi une expansion sur l’Afrique francophone, avec un premier passage en Côte d’Ivoire et au Mali.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entreprendre un projet innovant ?
Le premier conseil que je donnerais, c’est de se donner à fond, de ne pas être à moitié sur le projet. Il faut également s’armer de beaucoup de courage, car ce n’est pas toujours évident d’entreprendre en Afrique. Je pense aussi que participer à des évènements et se créer son réseau peut vraiment aider, surtout quand on est de petite taille. Voilà les conseils que je peux humblement donner.
A propos de Paps
Disponible sur Android, l’application Paps devrait prochainement faire son apparition sur iOS. En attendant, on vous invite à visiter leur site www.paps-dev.com et à suivre la startup sur les réseaux sociaux : Facebook et Twitter.
Dernièrement, la startup a été choisie pour participer à la 5ème édition de HUB Africa qui se tiendra les 4 et 5 mai 2017 à Casablanca, au Maroc. L’objectif : rencontrer et mobiliser des startups innovantes, PME et autres opérateurs économiques du continent.
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