Le programme BAKELI forme une vraie armée de développeurs au Sénégal !

Photo d'Abdoul Khadre Diallo, fondateur de Volkeno et Bakeli

Le Sénégal connaît une pénurie de développeurs qui plombe le marché des TIC et la croissance des PME. Plusieurs facteurs sont en cause, comme la fuite des talents vers l’étranger ou des formations inadaptées à la demande des entreprises.

Lancé par la startup Volkeno, le programme Bakeli se fixe pour objectif de booster l’employabilité des jeunes développeurs. Durant 3 mois, les étudiants « bakelistes » sont placés en stage au sein d’entreprises partenaires. Plus qu’un centre de formation, BAKELI c’est une vision. Rencontre avec son fondateur, Abdoul Khadre Diallo.

Volkeno (« volcan » en swahili) est une startup spécialisée dans l’éducation aux nouvelles technologies. Son fondateur, Abdoul Khadre Diallo, est un “maker”. Conscient des problématiques de son pays, le jeune entrepreneur veut mettre en place des solutions concrètes, innovantes et surtout, adaptées !

Notre priorité, c’est trouver comment former les 100 000 jeunes du Sénégal dans les nouvelles technologies.

BAKELI : FORMER GRATUITEMENT LES JEUNES AU DÉVELOPPEMENT

Entre les étudiants qui ne trouvent pas de stage et les jeunes diplômés sans emploi, la question de la formation est épineuse au Sénégal. De nombreuses entreprises ont ainsi du mal à trouver les compétences nécessaires à leur activité. C’est particulièrement le cas dans le développement web et mobile. C’est donc tout le secteur des TIC qui s’en trouve pénalisé.

Face à ce constat, la startup Volkeno a lancé Bakeli (qui signifie “créateurs” en lingala) : un programme gratuit de formation de 3 mois, destiné à rendre les jeunes plus employables.

Ici, les jeunes ont du potentiel et de la matière grise. Ils ont juste besoin qu’on leur apporte une vision.

Le premier mois, l‘étudiant est formé par Volkeno aux langages et technologies utilisées par les entreprises du marché. Durant les deux mois suivants, il effectue un stage au sein d’une entreprise partenaire. Avec cette première expérience et des compétences renforcées, les chances de trouver un emploi se voient multipliées.

Le programme Bakeli de Volkeno veut former les jeunes au développement

TROUVER DES SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DU SYSTÈME ÉDUCATIF

Si parmi la jeunesse du Sénégal, les diplômés ont des difficultés à s’insérer sur le marché de l’emploi, ils sont aussi nombreux à ne pas avoir obtenu leur diplôme. La vision de Volkeno est aussi d’offrir à ces jeunes la possibilité de se former :

“Beaucoup de jeunes sont restés en rade parce qu’ils n’ont pas obtenu leur brevet de fin d’études ou leur bac. Or, juridiquement, le salaire augmente avec le niveau de diplôme. C’est à dire que, si le jeune n’a pas un certain niveau de diplôme, il sera pénalisé en termes de rémunération. Mais dans le secteur des TIC, le niveau de diplôme compte beaucoup moins, du moment que la personne est motivée ! »

Abdoul Khadre ne compte pas s’arrêter là. La concentration des centres de formation à Dakar est aussi une problématique à laquelle il compte s’attaquer. Volkeno est ainsi en train d’étudier la possibilité d’implanter son programme dans plusieurs villes du pays, toujours dans l’optique de former un maximum de jeunes :

“Le fait de tout concentrer à Dakar est contre productif. Si les étudiants pouvaient étudier près de chez eux, ils n’auraient pas besoin de parcourir 500 km pour poursuivre leurs études. Ils seraient moins fatigués et proches de leur famille.”

LES DIFFICULTÉS D’ACCÈS À INTERNET POUSSENT À INVENTER DE NOUVEAUX MODÈLES

Dans un rapport publié l’année dernière, la Banque mondiale soulignait les faibles retombées du numérique, notamment en Afrique subsaharienne. L’expansion du numérique n’offrirait ainsi pas de réelles opportunités aux personnes en situation de pauvreté.

La région se trouve en effet parmi les plus mal desservies, internet y étant le plus coûteux au monde. Pour Abdoul Khadre Diallo, difficile de parler des TIC sans parler d’internet. “Pourtant, si l’internet fixe n’est pas démocratisé, l’internet mobile permet de faire déjà pas mal de choses intéressantes.

De cette difficulté, les entrepreneurs doivent en faire une force pour créer de nouveaux modèles innovants. La capacité à inventer des solutions ingénieuses dans des conditions difficiles est une compétence devenue indispensable. Comme dans le concept de l’innovation Jugaad développé par Navi Radjou, les entrepreneurs parviennent à « faire plus avec moins » :

“D’ici quelques années, on va créer de nouveaux modèles économiques qui n’existent pas ailleurs. Les gens en ont besoin. Quelque part, c’est une question de vie ou de mort. J’exagère un peu, mais je vois de nombreux jeunes qui réfléchissent constamment à des moyens de créer de la valeur et de l’emploi. Je donne 3 à 5 ans pour que ces nouveaux modèles émergent.”

Stay tuned!

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morgane@sekou.org

Après plusieurs années dans les RH, j'ai développé un sens relationnel aigu et une réactivité à toute épreuve. Curieuse invétérée qui s’émerveille d’un rien, j'ai pris le virage du digital à travers la création de contenus web et le social media. Mes domaines de prédilection : l’art, les nouvelles technologies, l’environnement et la photo.