Interview : Sunna Design primée pour son usine du Futur
Thomas Samuel crée son entreprise Sunna Design en 2010 avec la volonté de trouver une solution fiable et durable au problème d’accès à l’énergie. Après ses études d’ingénieur, il conçoit un lampadaire solaire innovant, spécialement adapté aux exigences des climats arides et tropicaux. En juillet dernier, Sunna Design a inauguré son usine du futur, en Nouvelle-Aquitaine. Rencontre avec son fondateur.
Cette usine dernière génération a la volonté de replacer l’Homme au centre de la production. Le partenariat avec la société bordelaise Immersion a permis de faire naître une usine innovante et digitale. Sunna Design utilise par exemple des outils de réalité augmentée dans la formation des collaborateurs. Grâce à cette technologie, l’entreprise a pu réduire «de 80 % le temps de formation d’un opérateur à la production et de 60 % la pénibilité de son travail».
Autre particularité de cette usine du futur, c’est l’adaptation des postes de travail, entièrement modulables. Grâce au système conçu par l’entreprise parisienne Trilogiq, l’usine offre une grande capacité d’adaptation.
Nous avons fait le choix d’une usine très automatisée, par l’Homme et pour l’Homme.
1. Thomas, vous êtes le fondateur et CEO de Sunna Design, qui propose des solutions innovantes d’éclairages solaires, notamment en Afrique. Quels sont actuellement les enjeux du secteur ?
Plein de choses sont en train de se faire en termes d’énergies renouvelables. De grandes centrales solaires et éoliennes sont en projet dans plusieurs pays, comme au Sénégal. C’est très bien, mais cela ne résout pas encore les problématiques de distribution au sein des foyers ruraux. L’enjeu du solaire aujourd’hui est donc d’offrir des services décentralisés aux populations, grâce à des solutions individuelles.
2. Vous avez inauguré votre usine 4.0 l’été dernier, en Nouvelle-Aquitaine. Elle vous a valu le label “Vitrine Industrie du Futur”. Quel est votre objectif ?
Nous avons voulu prouver qu’on peut faire de l’industrialisation locale avec des ressources locales. Nous savons que notre marché initial nécessitera, à court ou moyen terme, une industrialisation locale. Que ce soit au Moyen-Orient, en Amérique du Sud ou en Afrique, les pays veulent un transfert de compétence, veulent pouvoir faire eux-mêmes.
Pour cela, nous avons fait le choix d’une usine très automatisée par l’Homme et pour l’Homme. Des outils d’auto formation et d’auto évaluation de la performance permettront de mettre en place les unités d’assemblage directement dans ces pays.
3. Quels sont vos projets en cours ?
Nous avons beaucoup de projets en cours en Afrique, comme le Nanogrid en Casamance qui est merveilleux. Et nous étendons aujourd’hui notre activité aux Amériques, en commençant par le Mexique et le Brésil.
4. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite entreprendre un projet innovant ?
Une personne m’a beaucoup soutenu à la création de Sunna Design, en Inde. Un jour, elle m’a dit : « Toutes les idées sont bonnes. 100 % de la réussite vient de la qualité d’exécution ».
A propos de Sunna Design
Créé en en 2010, Sunna Design conçoit et fabrique, en Nouvelle-Aquitaine, des lampadaires solaires innovants, adaptés aux exigences des climats arides et tropicaux. Dotée d’une carte électronique intelligente, cette nouvelle génération de lampadaire LED est capable d’adapter sa consommation d’énergie en fonction du niveau d’ensoleillement.
Depuis sa création, l’entreprise a reçu plusieurs prix internationaux, réalisé deux levées de fond, travaille avec des partenaires prestigieux comme Schneider Electric ou le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), déposé 10 brevets… Ce qui en fait désormais un acteur incontournable sur le marché des lampadaires solaires. En plein développement, Sunna Design recrute actuellement pas moins d’une dizaine de nouveaux collaborateurs, en France et au Sénégal.
Dernièrement, Sunna Design s’est associée à Solektra International et au chanteur Akon pour lancer un site d’assemblage au Mali, inauguré le 13 janvier dernier à l’occasion du Sommet Africa – France de Bamako. La production des lampadaires « made in Africa » devrait débuter dès février 2017.
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