« Nous voulons regrouper tous les acteurs du E-commerce dans un seul agrégateur » Boury Thiam de Comparez.sn
Les sites de vente en ligne se multiplient en Afrique. Au Sénégal, ils sont ainsi près d’une soixantaine à se partager le marché. Pour permettre aux internautes d’y voir plus clair, le site Comparez.sn regroupe les acteurs du e-commerce et compare leur offre.
Malgré son jeune âge, Boury Thiam a déjà fait ses armes dans des postes à responsabilité. Elle a rejoint Comparez.sn alors qu’elle était en poste dans une agence de communication. Passionnée par les challenges innovants, elle se lance sans hésitation dans l’aventure. Rencontre avec la dynamique Directrice, reflet d’une jeunesse pleine d’ambition.
Niveau de connectivité encore faible, manque de points relais, adresses approximatives, sans parler de la préférence pour le cash… On ne peut pas dire que l’environnement soit vraiment propice à l’essor du e-commerce en Afrique.
Et pourtant, le secteur a de l’avenir sur le continent. Ce n’est pas un hasard si le milliardaire Jack Ma lance un fonds de 10 millions $ pour soutenir “le développement du e-commerce en Afrique”. Portée par une jeune équipe 100 % sénégalaise, la plateforme Comparez.sn veut simplifier l’expérience des internautes.
Cette jeunesse Sénégalaise et Africaine est une jeunesse qui en veut et qui se donne les moyens d’impulser le changement.
1. Boury Thiam, vous êtes Directrice au sein de Comparez.sn. Pouvez-vous nous présenter le concept ? Comment le projet est-il né ?
Nous faisons partie de la famille des comparateurs en ligne, mais nous apportons un champ bien plus large. En plus des sites d’annonces et les vols, Comparez.sn compare aussi les banques, les assurances et mêmes les coûts additionnels du transfert d’argent !
Vous conviendrez avec moi que l’abondance des boutiques en ligne nécessitait la création d’un centre commercial en ligne (rires). Le début du « e-commerce » au Sénégal est assez récent, mais le secteur connaît tout de même une accélération significative.
Ainsi, nous comptons aujourd’hui plus de 54 sites proposant, pour la plupart, les mêmes articles ! Cela devient vraiment fastidieux pour l’internaute de comparer les différentes offres. Nous avons donc voulu créer un agrégateur efficace, qui facilite les recherches.
Avec Comparez.sn, notre volonté était de regrouper tous les acteurs du E-commerce, aussi bien les géants mondiaux que les acteurs locaux, dans un seul et même agrégateur.
2. En quoi Comparez.sn est-il différent des autres comparateurs en ligne ?
Comparez.sn se distingue en proposant aux internautes de comparer également les services financiers, pour connaître les différents coûts additionnels liés à leur achat.
Nous ne nous limitons pas à comparer des offres sur des sites d’annonces. Nous allons plus loin, en comparant également des offres reliées à une option d’achat, telle que la simulation de crédit à la consommation pour les banques ou les frais de paiements en ligne.
3. Malgré les difficultés, de plus en plus d’acteurs se lancent dans le e-commerce en Afrique. Quelles sont, selon vous, les tendances à venir sur le secteur ?
Au regard du fameux rapport Lion Go Digital de Mc Kinsey, tout porte à croire que la courbe évolutive actuelle des TIC joue en notre faveur et dépasse même les projections. Qu’il s’agisse aussi bien de services financiers digitaux que de sites de ventes, il nous est aujourd’hui essentiel de comprendre le contexte dans lequel nous évoluons, pour nous y adapter. L’inadéquation d’une solution à un environnement se paie cher.
Le gros lot irait à mon avis à une market place concentrée sur l’exportation des produits artisanaux sur les marchés asiatiques et européens. La relation Sud-Nord n’est pas encore exploitée alors que les marges restent considérables.
Notons également un effort de digitalisation, assez tardif, de nos banques « traditionnelles » tentant finalement de se faire une place dans cet écosystème.
4. Chez Comparez.sn, la moyenne d’âge de l’équipe est de 25 ans. Travailler dans une équipe si jeune permet-il d’appréhender les choses différemment ?
Cela crée évidemment une belle ambiance et renforce la cohésion de la team. Ce sont de vrais passionnés qui ne s’arrêtent jamais et surtout, qui ont soif de conquête. La force de notre équipe est que tout le monde peut proposer des améliorations, sur tous les domaines liés à notre outil. L’implication des collaborateurs est essentielle et fait partie intégrante de nos valeurs.
Je me permets d’ailleurs de leur faire un petit clin d’œil en passant. Those guys just rock!
5. Quel regard portez-vous sur la jeunesse qui entreprend, au Sénégal et en Afrique de l’Ouest ?
L’Afrique est un continent qui regorge d’énormément de potentialités. De nos jours, les jeunes se lancent de plus en plus dans l’entrepreneuriat avec des idées toujours plus innovantes et des solutions durables.
Cette jeunesse, Sénégalaise et Africaine, est une jeunesse qui en veut et qui se donne les moyens d’impulser le changement.
6. Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Je lui dirai de foncer. Nous sommes dans un continent où tout est à faire, les possibilités sont énormes et l’environnement est très propice. Nous avons besoins de renouveau, d’innovation dans plusieurs domaines tels que la santé, l’éducation et bien d’autres. La jeunesse et l’audace sont des forces non négligeables. « Il y a beaucoup plus de courage que de talent dans la plupart des réussites » disait Felix LECLERC.
Chacun d’entre nous peut contribuer à son échelle à l’image de notre continent.
Je souhaiterais donc lancer un appel à la jeunesse de mon pays et de mon continent. Le développement de notre Afrique ne passera par personne d’autre que nous. Il est possible de réaliser de « petits » projets qui peuvent avoir une grande portée.
Chacun d’entre nous, grâce à des procédés innovants, peut contribuer à son échelle à l’image de notre continent. We can’t score if we don’t play the game : il nous faut foncer et nous construire par nous-mêmes
7. Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
Nous travaillons actuellement à parfaire notre moteur suite à l’opportunité Orange Fab et réfléchissons chaque jour à des services plus innovants qui seraient susceptibles d’intéresser le consommateur.
Nous souhaiterions, d’ici quelques temps élargir notre plateforme au niveau sous régional. Frères ivoiriens, nous arrivons !
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