Au Sénégal, la marque Assamane favorise l’autonomisation des femmes à travers la teinture
D’après l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (l’ANSD), au Sénégal le chômage affecte davantage les femmes (17%) que les hommes (8,1%). En dépit de la place centrale qu’elles occupent au sein de la société, les femmes africaines sont en effet nombreuses à se trouver confrontées aux mêmes difficultés : accès à la formation, au financement, au foncier…
Dans la ville de Thiès, des groupements de femmes ont décidé de s’engager dans le développement de leur communauté. Depuis 2005, le CEEDD accompagne l’autonomisation des femmes, notamment à travers l’artisanat. Rencontre avec Oumy Seck, Camille Rouiller et Angéline Tuvache.
“Notre bataille, c’est l’autonomisation des femmes à travers l’éducation, l’artisanat, l’agriculture, le micro crédit et la santé.”
LE CEEDD s’investit pour l’autonomisation des femmes et des jeunes
Tout a commencé en 2005 à Thiès, l’une des plus grandes villes du Sénégal. Cinq groupements de femmes décident de s’unir pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion en milieu urbain et péri-urbain.
Ensemble, elles créent le Centre d’Ecoute et d’Encadrement pour le Développement Durable. Leur objectif : développer l’autonomisation des femmes à travers cinq domaines activités : le micro-crédit, la santé, le micro-jardinage, l’éducation et l’artisanat.
Petit à petit, le pôle artisanat se développe, des sessions de formation en teinture et couture sont organisées. Le CEEDD lance alors sa propre marque de vêtements et de linge de maison, Assamane.
“Parmi les membres fondatrices du CEEDD, certaines femmes avaient des compétences en teinture. Il fallait mettre en valeur leur expertise pour que la teinture devienne une activité génératrice de revenu et source d’emploi.”
Le pôle pour valoriser le savoir-faire local.
“Assamane” signifie “ciel” en wolof, la langue la plus parlée du Sénégal. A travers son nom, la marque veut montrer qu’elle ne se fixe aucune limite et qu’elle est prête à relever les défis d’un développement inclusif.
Certaines femmes que nous avons formé ont ouvert leur propre boutique de couture et de teinture. Elles atteignent progressivement le statut de chef d’entreprise.
Faits-main, les vêtements et linge de maison d’Assamane valorisent le savoir-faire local. A terme, le but du pôle artisanat, à travers la marque Assamane, est de devenir autonome financièrement. “Les femmes bénéficiaires du CEEDD sont aussi, pour certaines, actionnaires d’Assamane. Le but est de développer cette entreprise collective pour pérenniser les emplois actuels et en créer de nouveaux.”
Afin de développer son pôle artisanat et la marque Assamane, le CEEDD mène actuellement une campagne de crowdfunding. “Les fonds récoltés permettront de lancer notre gamme de linge de maison entièrement naturelle. Les bénéfices des ventes nous permettront de nous autofinancer progressivement, d’assurer les futures sessions de production, ainsi que de rémunérer nos bénéficiaires pour leur travail.”
Nous avons lancé une campagne de crowdfunding pour organiser de nouvelles formations en teinture naturelle, couture et entrepreneuriat. Ces formations permettent de renforcer les compétences des artisanes.
Déjà présents dans deux boutiques de Dakar spécialisées dans la mise en valeur de l’artisanat – Caravane et Layu – les articles Assamane sont également commercialisés en ligne, via la plateforme Afrikrea.com
ASSAMANE : UNE MARQUE ÉCO RESPONSABLE
Assamane s’inscrit dans une démarche résolument éco-responsable. La production à l’échelle micro-locale limite d’abord les longs transports et donc les rejets de CO2. La marque développer progressivement les colorants naturels, elle a également le projet de privilégier le coton sénégalais issu de l’agriculture biologique.
On valorise le produits naturels et locaux du Sénégal, tout en préservant la santé des artisanes
Après les vêtements, les artisanes d’Assamane conçoivent depuis peu une nouvelle gamme de linge de maison réalisés à partir de matériaux naturels. Faire le choix de la teinture naturelle, c’est également faire le choix de préserver la santé des artisanes et éviter l’inhalation des substances chimiques de la teinture industrielle.
“Jusqu’à présent, on était surtout une phase d’exploration pour découvrir les techniques de teinture naturelle. A présent, on aimerait se concentrer sur les pièces les plus populaires et les développer”. L’entreprise sociale met également en place une meilleure gestion des déchets textiles grâce à des micro-projets de récupération des chutes de tissus. Son objectif : devenir une entreprise éco-responsable financièrement autonome et pérenne.
Pour soutenir la campagne de crowdfunding d’Assamane
Afin de financer de nouvelles formations auprès des apprenties artisanes du CEEDD, Assamane a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Jamaafunding. Les fonds récoltés permettront de former davantage de femmes et de renforcer leurs capacités dans les domaines de la teinture et de la couture.
A travers cette campagne, Assamane cherche aussi à devenir plus éco-responsable, à travers des techniques et matériaux naturels : argile fermenté, feuille de nguédiane, noix de kola, écorce de kaïcedrat, houle et impressions aux pochoirs
Vous pouvez également participer via Orange Money, au 77 545 01 98. Et enfin, pour les adeptes des moteurs de recherches alternatifs tels que Lilo, vous pouvez reverser vos gouttes au CEEDD.